13 septembre 2024

Exploration approfondie du projet de Clarifi avec les femmes autochtones Pygmées pour une agriculture résiliente et un développement durable

Raconté par Jonas Nkono, facilitateur de l'Association des Femmes Autochtones Pygmées (AFAP)

Le projet décrit ci-dessous s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec l'Initiative pour les droits fonciers communautaires et le financement de la conservation (CLARIFI). La mission de CLARIFI est de Mobiliser des fonds publics et privés afin de faire parvenir des ressources flexibles, de manière stratégique et directement, aux peuples autochtones, aux peuples afro-descendants et aux communautés locales pour faire avancer leurs approches et leurs priorités en matière de droits fonciers, de conservation, d'adaptation au changement climatique et de gestion durable de leurs territoires, tout en soutenant une plus grande équité entre les sexes, les âges et les écosystèmes.

Quel est le contexte et la situation de votre communauté ? 

Je suis facilitateur de l’Association des Femmes Autochtones Pygmées (AFAP). Comme vous le savez tous, AFAP avec ces projets travaille avec les peuples autochtones Pygmées.  La République Démocratique du Congo (RDC), les peuples autochtones sont les premiers occupants et habitants du pays qui tirent leurs ressources naturelles de la forêt. Ils vivent de la chasse, de l'élevage et de la cueillette.  Avec l'événement de l’arrivée des Bantous, les peuples autochtones Pygmées ont commencé à faire l’agriculture traditionnelle pour répondre à l’aide alimentaire, dont la production était très faible. (Sur la base de leurs modes de subsistance, il existe deux principaux types d'habitants de la forêt en RDC : les peuples autochtones nomades pratiquant la chasse et la cueillette, souvent appelés Pygmées, et les villageois agriculteurs, dont la plupart sont de langue bantoue).

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La dégradation de la situation politique de la RDC n'a pas épargné ce peuple de forêt, ce qui les a poussés à quitter leur milieu pour la recherche de l’asile. La guerre en répétition dans notre pays est venue encore ajouter la pauvreté, la vulnérabilité des peuples autochtones, la dépendance de leurs voisins ethniques et lors des itinéraires des militaires dans les villages autochtones par exemple, qui possèdent aux piages de leur outils agricole, leur poulets, leur chevreuils, leurs cochons. Des fois, ils prennent les femmes autochtones sans leur consentement préalable. Les enfants autochtones sont utilisés comme porteurs de leurs armes et bagages.

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Les femmes autochtones Pygmées sont utilisées par les ménages Bantous pour les travaux ménagers et les travaux champêtres, tout en oubliant leurs propres foyers. Cette situation rend de plus en plus dépendante de cette communauté et accentue leur vulnérabilité, depuis délustre. Actuellement, cette communauté devient indépendante, parce que ces derniers ont compris et ont pris conscience qu' au lieu de travailler pour leurs voisins éthniques maintenant ils font leurs propres champs pour leur auto-prise en charge.

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Que vise à aborder ce projet ? 

Le projet d'appui aux femmes pygmées autochtones pour une agriculture résiliente et un développement durable vise à aider les femmes pygmées autochtones de la RDC à accroître leur autonomie économique grâce à une agriculture résiliente et durable. Le projet vise à répondre à la double problématique du changement climatique et de la conservation de la biodiversité.

Quelles sont les réalisations du projet jusqu'à présent ?

Le projet a été un succès pour plusieurs raisons, notamment parce que le calendrier saisonnier a été respecté et toutes les parties prenantes ont été impliquées, en particulier les peuples autochtones et les communautés locales, les chefs traditionnels, les ingénieurs agronomes et les autorités politiques.

Pour le projet avec RRI, en 2022, nous avons semé 12 kilogrammes de maïs décortiqué pour une superficie de 15 hectares. Nous avons récolté 600 sacs de maïs non-décortiqué de 25 kilos, soit 40 sacs de maïs décortiqué de 25 kilos par une superficie de 1 hectare. De même, 1500 paniers de bouture de manioc amélioré qui ont été mis en terre et qui ont été distribués à la communauté pour entrer en possession de cette variété améliorée.

Les principales réalisations du projet à ce jour comprennent l'adoption d'une agriculture résiliente et durable par les communautés ciblées, une amélioration significative de la sécurité alimentaire grâce à une récolte de 600 sacs de maïs décortiqué, et la disponibilité de boutures améliorées pour les saisons actuelles et futures. Les pratiques agricoles sont modifiées pour mieux conserver les territoires et lutter contre le changement climatique et, dans ce processus, la souveraineté alimentaire des femmes est également améliorée.

Quels ont été certains des défis rencontrés ? 

Les premières difficultés étaient les mauvais états routiers et la résistance de la communauté de quitter l’agriculture sur brûlures à l'agriculture résiliente et durable. Il y avait aussi une jalousie entre les bénéficiaires du projet et les communautés voisines parce que les voisins veulent eux aussi être intégrés dans le projet mais selon ce que nous avons élaboré dans le projet, on avait seulement viser un seul village. Nous sommes en train de travailler avec RRI, qui peuvent nous accompagner à étendre ce projet dans d’autres secteurs voire peut-être étendre le projet dans la province entière.

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